La mairie de Paris joue la Carte citoyenne.
L’idée était dans l’air depuis janvier 2015, et plus précisément depuis la visite du maire de New York à Paris. En effet, lors de ses entretiens avec Anne Hidalgo, celui-ci lui avait confié la réussite de sa carte d’identité municipale attribuée aux quelque 8 millions de New-Yorkais. S’inspirant de cette expérience américaine, la mairie de Paris a officiellement lancé le 10 février dernier la Carte citoyenne, une appellation neutre qui n’offusquera personne tandis que « Carte d’identité municipale » aurait forcément entraîné une levée de bouclier des opposants au fichage…
Des contours flous.
La municipalité parisienne semble oublier que la carte d’identité n’existe pas aux États-Unis et que les Américains prouvent leur identité au quotidien soit avec leur carte d’assuré social soit avec leur permis de conduire. D’où l’éventuelle nécessité de créer cette nouvelle pièce d’identité même si sa portée officielle ne dépasse pas les limites de Big Apple. Alors quid de l’intérêt de cette carte citoyenne pour les Parisiens ? Car, en dépit d’un appel aux habitants pour qu’ils soumettent leurs propositions de services et, le cas échéant, d’avantages attribués à cette carte, ses contours restent flous.
Rien de nouveau sous le ciel parisien.
Sur le papier, la mairie liste les bénéfices de la carte citoyenne : rencontrer le maire au cours de rendez-vous mensuels, découvrir le Conseil de Paris et l’hôtel de ville, assister à des visites d’État et à de grandes commémorations, bref, rien de plus que ce qui est, hier comme demain, ouvert à tout individu… S’y ajoute la possibilité de devenir bénévole auprès d’une association, d’explorer en famille les sites historiques de la capitale, d’accéder à l’université populaire : un empilage d’offres sans queue ni tête et qui, encore une fois, préexistaient.
Vers un laissez-passer universel ?
Certes, les lois de la communication moderne exigent d’occuper le terrain mais on ne voit pas en quoi la multiplication des gadgets favoriserait l’engagement, on n’oserait dire la « citoyenneté », des Parisiens à l’égard de leur ville. Reste que la bonne idée serait que cette carte remplace les divers laissez-passer d’abonnement proposés depuis toujours par la municipalité : bibliothèque, musées, théâtres, stationnement résidentiel et parking, etc. Ce dont il n’est pas question pour l’instant. Dommage.
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